6.12.07

L'accès à Internet peut-il seulement se résumer à un problème d'infrastructure ?

La conjonction de l’invitation de quelques bloggeurs par la Ministre de la Recherche et le dépôt d’une lettre ouverte par l’association Renaissance Numérique génère un grand nombre de billets sur nos blogs. L’un des arguments repris par tous est le faible taux d’équipement des ménages en ce qui concerne l’accès à Internet qui était à fin 2006 de 44,3%. En fait, quand on regarde d’un plus près les statistiques publiée par l’ARCEP dans son rapport annuel ont pourrait considérer deux segment de population comme des « irresistibles ». Les séniors de plus de 65 ans… (ne me jetez pas trop de tartes à la crème, je m’approche aussi de cette catégorie d’âge et non parlons ici de statistiques) pour lesquels les taux de pénétration sont proches de 20% et en dessous de 10% pour les plus de 75 ans. Autant dire, qu’il sera difficile de les convaincre de prendre le chemin du Net.

Evolution du taux d’équipement en Internet selon l’âge de la personne de référence du foyer
(Soure Rapport Annuel 2006 - ARCEP)

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Donc s’il on fait abstraction de ces catégories d’âges, nous observons que les 25-49 ans frôlent la barre des 60%. Faire progresser ce taux demandera des efforts de conviction beaucoup plus importants et qui ne peuvent se résumer à la potentialité de l’accès à la technologie. Je ne serais pas surpris de trouver au sein de la population non-équipée (40%) des personnes technophobes ou qui ne perçoivent tout simplement pas l’utilité d’un accès à Internet. Une étude des profils psychographiques de cette population devrait nous en apprendre plus et permettre de proposer des réponses adaptées à leurs besoins pour autant qu’ils aient un besoin du Net. Beaucoup, avance la notion de coût pour justifier le non abonnement. Je ne crois plus à cet argument pour les raisons suivantes :

1. La perception du coût est la réponse d’une équation du type « Dépenses induites – Bénéfices réels ou perçus ». Les bénéfices sont-ils au RDV pour les foyers non équipés ?

2. De manière plus empirique, j’habite dans une résidence câblée par Numéricable, le service de base étant facturé dans les charges de copropriétés pour quelques euros. La résidence est loin d’être un HLM :-) . Sans avoir fait d’étude statistique à ce jour, je suis certains que moins de 50% des foyers ont un accès à Internet, tout simplement parce que les occupants n’en éprouvent pas le besoin. Je leur ai récemment présenté la nouvelle offre de Service Universel Numérique (SUN) proposé par ce câblo-opérateur lors de l’Assemblée Générale annuelle… ont ne peut pas dire qu’Internet ait été le moteur… les réactions ont plutôt été en direction de l’accès à la TNT et autres chaînes numériques.

Posant cette hypothèse, je suggère bien entendu que les efforts pour développer l’infrastructure soient maintenus, en particulier en ce qui concerne la fibre optique mais qu’une partie de la manne Internet[1] soit dédiée à développer encore plus les solutions en ligne que cela soit celle du e-Gouvernement, du e-Banking, e-learning, e-Tourisme, e-« quelque chose »… Nous créerions les conditions d’amélioration de la productivité qui viendrait justifier le 1% de PIB supplémentaire évoqué par les membres de l’association Renaissance Numérique.

Jean-Claude MORAND - 06/12/07



[1] Selon le rapport annuel 2006 de l’ARCEP les revenus Internet sont passés de 1.8 milliard d’Euros en 2002 à 3.7 en 2006.

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